À la lisière des regards, des failles lumineuses,
Béton qui respire, clarté qui s’exfiltre.
Les rues tendues vers des promesses sans fin,
Flèches d’asphalte vers de nouveaux destins.
Le fleuve plisse son front liquide,
Échine d’argent sous le poids des traversées,
Les maisons se mirent dans ses reflets troublés,
Échos d’une ville qui s’invente sans fin.
La montagne s’élève, soupir de pierre,
Veillant de ses certitudes et sur son empire,
Horizon immobile où l’ombre vit encore,
Bastion fragile face aux marées urbaines.
Les ponts se tendent, arcs suspendus,
Coutures fines entre le proche et l’inatteignable.
À chaque seuil, un autre monde devine :
Forêts lointaines ou falaises de verre.
Et quand le soir efface les lignes trop nettes,
La ville s’effiloche dans le crépuscule,
Horizons mêlés, rêveries incertaines,
Immense, insaisissable, infiniment vivante.
Je marche, minuscule,
Coincée dans l’ombre des façades,
Les murs s’élèvent comme des vagues figées,
Prêtes à déferler, à m’engloutir.
Une île? Un navire?
Où allez-vous?
Des ancres immenses
Suspendues dans l’horizon absent.
La terre gémit sous le poids de l’acier,
Les fondations secrètes s’enfoncent, lentes,
Racines d’acier plongeant,
Cherchant à s’amarrer dans l’infini brûlant.
Le vent siffle entre les interstices,
Mur-mur de la ville qui vacille.
Les fenêtres miroitent des abîmes inversés,
Des cieux qui basculent.
Je vacille, funambule sur l’asphalte,
Sous ce ciel menaçant,
Ces tours, prêtes à tomber,
Ou à me happer dans leur chute.
À chaque pas,
Un vertige muet
Je retiens mon souffle
Captive de ce rêve vertical.
C’est magnifique et la poésie tout comme les photos !
Merci ma Gin!
Poème architectural, superbe et envoutant !
Merci beaucoup!